8-07-2025

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Après une première journée sous le signe des découvertes et des explorations sonores, ce vendredi du Hellfest 2025 se veut plus grand public, avec une programmation majoritairement sur les Mainstages. Mais c’est aussi une journée où les voix féminines prennent le pouvoir (c’est la journée thème de la Mainstage 2), avec Within Temptation, Epica, The Warning, Amira Elfeky ou encore VOWWS. Pour finir la journée, nous sommes allés voir Muse, la tête d’affiche si décriée du festival. Retour sur une journée plus grand public… mais toujours aussi intense.

The Warning – Mainstage 1 – 15h05. Le prochain grand trio de l’histoire du rock ?

S’il y a bien un groupe qui connaît une ascension fulgurante, c’est The Warning. Originaires du Mexique (et elles vous le rappellent si vous ne le voyez pas dès les premières minutes), les sœurs Villarreal – Daniela (guitare, chant), Paulina (batterie) et Alejandra (basse) prennent d’assaut la Mainstage. Malgré déjà quatre albums de qualité, l’explosion du groupe est récente. Les frangines avaient notamment commencé sur YouTube avec des reprises de Metallica en 2013/2014 alors qu’elles n’étaient même pas toutes adolescentes.

Leur dernier album, Keep Me Fed (2024), explique pour beaucoup cette ascension. On y retrouve un rock alternatif aux accents heavy, avec des refrains catchy dans la lignée d’un Royal Blood à son meilleur. Leur ascension a aussi été portée par des premières parties sur les tournées de groupes majeurs, notamment en 2023 avec Muse, qui joue d’ailleurs ce même samedi. Un groupe dont les musiciennes revendiquent pleinement l’influence. Ça se ressent d’ailleurs directement en live et bizarrement, aucun festivalier ne leur a reproché.

Sur la scène aujourd’hui, pas de décor inutile. Juste trois sœurs complices, instruments en mains, livrant un set brut et authentique. Si certains morceaux sonnent radio-friendly en studio comme « More », leur musique prend une dimension bien plus heavy en live. Leur son flirte même parfois avec du pur metal, sans artifice ni correction. Et ça, on ne s’y attendait pas. Le son de « Sharks », est par exemple encore plus lourd en live et la chanson secoue littéralement le pit dans tous les sens.

Il est impossible de passer à côté de la basse d’Ale en live. Ses lignes de basse ajoutent un poids et une profondeur qui ancrent chaque morceau. Elle apporte également une couleur supplémentaire aux morceaux avec des techniques créatives parfois peu utilisés à la basse comme des bends (le fait de tirer sur les cordes). Du rarement vu dans le genre (même si c’est beaucoup plus courant à la guitare typiquement).

Derrière les fûts, Paulina maintient quant à elle une rythmique implacable tout en assurant des harmonies vocales maîtrisées. D’ailleurs, les trois musiciennes chantent à la fois simultanément et chacune de leur côté. Ce qui apporte une vraie dimension live aux morceaux et met en valeur les voix de chaque artiste. Une preuve de tout ça ? Ecoutez la chanson prétendument commerciale « Hell You Call A Dream » dans le live Arte.

Quant à Dany, en plus d’assurer au chant avec un timbre puissant et légèrement éraillé, elle est aussi une véritable passionnée de guitare. Ses riffs et solos, toujours précis et accrocheurs, marquent systématiquement le public. Malgré le set de 40 minutes, elle utilise exactement cinq guitares. Chacune apportant une couleur différente aux morceaux. Il faut dire qu’elle possède de vrais petits bijoux : outre ses « Strat » Fender, on peut notamment remarquer une guitare Manson jaune offerte par le fan Matthew Bellamy et qu’elle utilise sur « Más Quieres ». Mais la plus belle d’entre elles est sans aucun doute la magnifique PRS rose violet ornée de fleurs sur le manche. Visible sur « Disciple » et « ERROR », l’instrument est également un cadeau de la guitariste australienne Orianthi (Alice CooperMichael Jackson).

Musicalement, le groupe parvient à reprendre l’énergie brute des classiques du rock et du metal des dernières décennies  tout en insufflant une fraîcheur unique, avec une touche mexicaine qui pimente sa performance. Pas étonnant que la captation Artesoit devenue le live le plus visionné de cette édition du Hellfest. Alors que « Automatic Sun » finit le show en beauté, on se dit que quarante minutes c’est bien trop court pour ces trois rockeuses.

Si Keep Me Fed n’avait pas suffi, ce concert nous a quand même bien rassasié. The Warning s’impose déjà comme l’un des prochains grands trios rock de sa génération. Qui sait et on le lui souhaite, peut-être même comme l’ont été des groupes comme RushNirvana, et Muse en leur temps. On a hâte de découvrir le prochain album, qui est déjà en préparation. Le rendez-vous dans les grandes salles est pris.

LA GROSSE RADIO: Hellfest 2025 – Vendredi 20 juin : Des artistes féminines sur le devant de scène  – 8-07-2025