16-04-2025
Pour son deuxième passage parisien, lundi soir, le trio composé de trois sœurs mexicaines a fait chavirer le public avec son metal moderne aux influences pop. De bon augure avant une prestation au prochain Hellfest.
Par Michel Valentin

En 2015, un petit groupe mexicain connu seulement des initiés, The Warning, sort son premier EP. La formation, composée de trois sœurs, dont aucune n’est majeure à l’époque, a déjà fait parler d’elle grâce à une reprise du « Enter Sandman », de Metallica, qui a cartonné sur YouTube. Mais comment imaginer que dix ans plus tard, le trio de Monterrey, jouera en tête d’affiche dans un Olympia plein à craquer, et totalement réceptif au rock puissant assené sur scène ?
C’est pourtant la belle histoire que vivent Daniela, guitariste et chanteuse, Paulina, batteuse et chanteuse, et Alejandra Villaeral, bassiste. Depuis leur premier passage parisien, à l’Alhambra il y a presque pile un an, et une prestation à « Taratata », la popularité de The Warning n’a fait que croître, sa musique séduisant aussi bien les jeunes générations, dont beaucoup de femmes, que des auditeurs un peu plus mûrs, comme on le voit ce lundi à l’Olympia.
« Nous sommes de retour »
Le concert démarre très fort, dans tous les sens du terme, avec « Six Feet Deep » et « S!CK », le premier répit auditif n’intervenant que lors du lancement de « Satisfied », opéré à la basse par Alejandra. Une musicienne beaucoup moins expansive et beaucoup plus en retrait que sa grande sœur Daniela, à qui revient le privilège s’essayer d’occuper le terrain avec un jeu de scène assez spectaculaire. C’est d’ailleurs elle qui, à l’issue de ce troisième titre, avertit les spectateurs avec un « nous sommes de retour », et affiche sa satisfaction de se produire dans cette salle « incroyable » qu’est l’Olympia.
L’intégralité du dernier album en date, « Keep Me Fed », datant de l’an dernier, est proposée ce soir, le reste du répertoire provenant essentiellement de l’opus précédent, « Error » (2022). Le groupe aligne d’ailleurs, après un solo de guitare sur nappes de claviers un peu inattendu à ce moment du concert, trois de ces chansons plus anciennes, « CHOKE », « MORE » et « MONEY », Et tant mieux, car la première, permet à Daniela de prouver l’étendue de son registre vocal. Et les deux suivantes, elles, montrent les racines pop qui subsistent au sein du metal moderne des Mexicaines. Quel que soit le registre abordé, la réponse du public reste de toute façon la même : phénoménale !
Un show à toute vitesse
Paulina s’occupe de temps en temps du chant, par exemple sur la première partie de « Survive ». Et les paroles ne sont pas systématiquement en anglais. « Qué Más Quieres » ou « Narcisita » rappellent l’origine hispanophone de la formation. Mais quelle que soit la langue employée, le format court reste de mise, et les morceaux se succèdent à toute vitesse, pas moins de dix-huit en presque une heure et demie !
On n’est cependant pas chez les Ramones et leur furia punk, le public participe et donne de la voix, surprenant même les musiciennes en continuant à chanter le final de « MARTIRIO » bien après la fin du titre, déclenchant quelques pas de danse spontanés de la part de Daniela.
Au rappel, le groupe balance un titre un peu méconnu, puisque ne figurant sur aucun album, « Narcisista », rapide et entraînant. Avant un ultime assaut sonore, « Automatic Sun », pas forcément le meilleur de la soirée, mais bien dans l’esprit du trio mexicain. Qu’on attend désormais de pied ferme au prochain Hellfest, où les trois sœurs se produiront le vendredi 20 juin.